SI LE THEATRE MAROCAIN M'ETAIT CONTE !

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PORTRAIT

Une personne comme Tayeb Seddiki se peint comme une grosse boule de feu, avec beaucoup de couleurs et de lumière, se chante haut et fort, se mime avec difficulté, s’imagine comme un lion, vétéran et sage.
Une personne comme Tayeb Seddiki n’est pas de celles que l’on rencontre dans une soirée ou dans un vernissage et dont on ne se souvient pas du nom après quelque temps.
Il y a d’abord ce regard, ensuite cette voix. Cette barbe blanche et ces cheveux longs et blancs. Toute cette attitude qui “appartient”. Que l’on n’a pas vu dans un film ou copié sur un oncle lointain. Vous avez dit aura ?
Sa maison, c’est son monde, un raz-de-marée d’objets, de mini-statues, de coffres et surtout de photos. Les photos…une constellations de personnalités entourant l’artiste, meublant ses murs, même ceux de sa salle de bains. Des hommes politiques, des acteurs, des réalisateurs, des moments des planches, des films, des membres de sa petite famille, de sa grande famille, etc.
Plongé dans son fauteuil rouge, en face de sa télévision, il parle doucement, le cigare à la main, une bougie constamment allumée en face, qui se reflète dans ses yeux. Tout autour, des bouts de pays : du Mali, de l’Inde, de l’Italie, de l’Indonésie, du Maroc…
Son bureau est un exemple d’ordre. Tous les textes de toutes les pièces sont méthodiquement rangés. De sorte qu’on puisse s’y retrouver d’un regard.
Spectacle
“Les paroles s’envolent et les écrits restent. Les textes doivent rester comme trace de notre travail. C’est le résultat du travail de mémoire que j’ai effectué toute ma vie, pour rassembler tout ce qui a trait au théâtre arabe, marocain en particulier. Résultat : 300 000 photos et diapositives". A côté du travail de mémoire, Tayeb Seddiki a réédité une vingtaine de ses pièces, et ce n’est pas fini.
Né en 1938 à Essaouira, Tayeb Seddiki avait pour père un collectionneur de livres. Il grandit à Casablanca, entre le quartier des Habous et celui de l’Hermitage. A 17 ans, il décide d’apprendre l’architecture et rejoint en France un stage d’art dramatique, attiré par un cours d’architecture théâtrale.

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